Repenser les Temporalités d'une Transition Ecologique Juste et Durable

En quoi les délais, les échéances, et les pressions temporelles qui impactent les processus de transition révèlent-ils des rapports de force qui peuvent être négociés? Comment réguler au quotidien l'intensité de notre engagement et les différents rythmes à travers lesquels se déroulent nos activités? Comment renforcer et soutenir des processus de transformation engagés à l'échelle d'une vie et à l'échelle intergénérationnelle? En quoi notre rapport au temps révèle-t-il des injustices sociales et environnementales? 

Afin d'apporter des réponses à ces questions, cette formation propose un espace de rencontre pour explorer collectivement les enjeux temporels inhérents aux processus de la transition écologique, à partir de l'expérience personnelle et/ou professionnelle de chacun.e. Elle invite les participant.e.s à une réflexion sur les temporalités de la crise climatique, et sur les rythmes des transformations qu’elle induit, afin que chacun.e puisse développer son pouvoir d’agir et dégager des pistes d’action qui soient à la fois stratégiques, équitables et porteuses de sens. Ces ateliers de formation continue s’inscrivent dans une démarche de recherche-action participative visant à développer une meilleure compréhension des temporalités et des rythmes qui façonnent le vivre ensemble, et à promouvoir des moyens de les réguler.

La transition écologique implique des processus de transformation dont les temporalités multiples et souvent contradictoires soulèvent des enjeux autant politiques que de justice sociale et environnementale. Ceux-ci dépendent par exemple des instances qui ont le pouvoir de « donner le tempo », en fixant des délais et des échéances, ou en déterminant le rythme des actions à entreprendre.

Face aux effets de la crise climatique et des risques qui y sont associés, le sentiment d’urgence, le fait de pouvoir mettre en œuvre des solutions rapidement ou de disposer d’un certain temps pour agir, révèlent au sein de la société des disparités, voire des injustices. Sommes-nous toutes et tous égaux face aux rythmes des changements auxquels nous sommes confronté.e.s ?

La rapidité ou la lenteur de certaines prises de conscience, de certains changements d’habitudes ou de réformes, interrogent la manière dont on peut les accompagner dans la durée. Revisiter l’histoire de nos croyances et de nos convictions, mais aussi notre rapport au passé et notre imaginaire du futur, permet également de mieux saisir les manières dont chacun.e appréhende les transitions.

Lorsqu’il s’agit d’entretenir un effort sur le long terme, les rythmes du quotidien et les contraintes temporelles auxquels chacun.e est soumis.e (travail, vie de famille, engagement citoyen, santé, mobilité, etc.) sont sources de tensions et d'épuisement. Au sein des institutions, la succession d'équipes ou d'agendas politiques interroge également les moyens à disposition pour inscrire des projets dans la durée.

Entre la maîtrise d’un agenda prédéterminé, la réalité des mesures mises en œuvre, et les rythmes propres aux personnes et aux collectivités concernées, la prise en compte des conflits temporels représente finalement un enjeu politique et stratégique pour toute démarche de planification et de gestion de projet.

Cette formation a pour objectifs :

• L’appropriation par les participant·e·s de ressources théoriques et opérationnelles permettant de (re)penser et de réguler au quotidien les temporalités et les rythmes à travers lesquels des processus de transformation s'opèrent.
• L'échange et le partage d'expériences personnelles et/ ou professionnelles vécues afin de mettre en valeur les apprentissages issus des situations et des parcours de vie personnels et/ou professionnels des participant·e·s.
• L’élaboration collective de moyens d’action concrets pour enrichir les pratiques professionnelles et/ou citoyennes, permettant de renforcer l’inscription des projets des participant.e.s sur le long terme.

Cette formation s'organise autour de quatre ateliers d'une durée de trois heures chacun. Les personnes intéressées peuvent suivre cette formation soit à Fribourg, soit à Lausanne. Le déroulement de ces ateliers repose sur une alternance entre moments de présentation en plénière, démarches guidées de réflexion individuelle, et partage d’expériences en groupe. La participation aux quatre ateliers est fortement recommandée, mais n'est pas indispensable, dans la mesure où chacun des ateliers est indépendant des autres.

Quatre thématiques seront successivement approfondies:

1. Appréhender la complexité temporelle des processus de transition et de transformation.
2. Identifier et réguler les contraintes temporelles et les conflits de temporalités en situation.
3. Renforcer les dynamiques d’engagement à l’échelle des parcours de vie.
4. Aménager les rythmes d’activité au quotidien pour prendre soin de soi, des autres et du monde.

A l'issue de la formation, les participant.e.s recevront une attestation de participation à cette formation continue.

Cette formation est organisée par le Groupe de Recherche sur les Rythmes et les Temporalités des Transitions (GR2T2). Le GR2T2 est un collectif de recherche suisse romand rattaché au Laboratoire « Temporalités, Rythmes & Complexité » de l’Institut Sunkhronos (Genève). Le GR2T2 a été fondé dans le cadre du projet de recherche « Learning to sustain emancipatory rhythms through social and environmental transitions » conduit par Dr. Michel Alhadeff-Jones et développé au sein du programme interdisciplinaire et international « The Times of a Just Transition », financé par la British Academy (Royaume Uni) (2023-2026).

Michel Alhadeff-Jones, docteur en sciences de l’éducation et psychologue FSP, spécialisé dans l'apprentissage tout au long de la vie, directeur du Laboratoire « Temporalités, Rythmes et Complexité » à l’Institut Sunkhronos, responsable du CAS Récits de vie et accompagnement biographique à l’Université de Fribourg et ancien professeur associé adjoint à l’Université de Columbia (USA).

Gabriel Salerno, docteur en sciences de l’environnement, chercheur au Laboratoire « Temporalités, Rythmes et Complexité » à l’Institut Sunkhronos.

Aurianne Stroude, docteure en sociologie, spécialiste en transition des modes de vie, lectrice en travail social, coordinatrice du réseau« Transition durable Fribourg » à l’Université de Fribourg, chercheuse associée au Laboratoire « Temporalités, Rythmes et Complexité » à l’Institut Sunkhronos.

Colin Pahlisch, doctorant en littérature et chercheur en durabilité à l'Université de Lausanne, chercheur associé au Laboratoire « Temporalités, Rythmes et Complexité » à l’Institut Sunkhronos.